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Au proche de l'antenne de Roquesquatres
Coucou rou,
Dimanche 20 décembre 2020,
On a le droit
de sortir dans la joie,
de marcher en confiance
sans signer, sans distance,
avec les gens qu'on veut, de partir où l'on veut.
on a tous le droit, d'aimer marcher ou pas,
d'avoir le choix, de diriger ses pas,
On a tous raison, de suivr' sa passion.
De vivre en paix, devant le mond' entier.
10 heures, matin notre rue raisonne,
dans le salon la pendule comtoise sonne,
Les ami e s arrivent,
discutent plaisir d’être libre.
-" Je vous propose d'aller voir les antennes vers Roquefort" j'invite avec envie.
-" ha Lolo, il nous faudrait un abri pour le repas, on a une grillade de saucisse prévu " salive Maixent.
-" Ok j'en connais en allant vers la pointe de Roquesquatres " se rappelle Fabienne.
J'aime ces moments qui nous assemblent en égalité.
Pas de chef, pas de secret, chacun apporte son brin d’expérience
pour étoffer le bouquet surprise de la journée.
je montre la carte de la rando prévu, on y réfléchit ensemble , il faut l'adapter.
12 km pour 550 m de dénivelé.
en théorie il était prévu en premier de monter le Combalou au dessus de Roquefort.
Mais à cause de la saucisse, on prend la marche à l'envers. Direction la pointe de Roquesquatres.
le temps tout gris, la bruine, sol qui luit de mouille,
on commence par le parcours santé de Roquefort.
Un chemin dans le bois bien propre de beaux chênes.
Les têtes sont aux anges, légères comme l’innocence,
elles regardent simplement, comme le sourire du clown,
parlent tranquille, comme chante le ressac des vagues sur la plage.
mais surtout elles écoutent en paix , comme un chien fidèle regarde son compagnon.
-" on a quelque chose de joyeux, un entrain particulier aujourd'hui " on se dit tous ensembles .
La faute peut être à ces exercices ludiques, pour se réchauffer, en début de marche.
On se prête au jeu, fait les folles gentilles, et rigolent déjà.
Mais on sait bien, la surprise de faire une grillade, trouver une baume, et changer la rando
transforme nos esprits en aventuriers.
Encore une marche pour fureter, deviner, et perdre le fils du raisonnable.
C'est cette ambiance qui nous est précieuse, ne pas savoir vraiment où passer.
Avoir le doute de la réussite, en sachant que l'échec s'il vient, sera accepté comme un essai.
C'est magique, faire sa vie bien accompagné, surmonter ou passer les épreuves, pour revenir ensemble.
C'est simple, à faire tranquille, sans penser à autre chose, juste centré sur l'émotion de l'instant.
Voilà quelques pas de fait, l'on est au loin de Roquefort.
Faut dire que le début c'est de la descente, un peu glissante aujourd'hui, mais sans fatigue.
on commence la grimpe, on suit un chemin de pays qui monte sur le causse.
Le temps s'étire lentement, la bruine stoppe les gouttes, à l'Ouest le bleu gagne le ciel.
Encore en tenue de pluie, on pense découcher bientôt.
km 2, la grimpe attaque en raide, couche de blouson en moins, nos souffles bouillonnent bien vite.
Les chênes sorcières, comme nous a appris Christine, nous font penser à toi Jean Luc.
Y a t'il des truffes, par ici ? La réponse nous pose souvent, manière de rependre un peu de souffle.
Ils sont beaux, de ci de là, aussi tortueux.
Les pensées qui s'accrochent à leurs branches, se perdent dans le calme éternel de l'arbre.
La grimpe se dresse encore un peu plus. Le sentier en ligne droite ne coupe pas la pente.
Comme dans un escalier, on espère un palier salvateur.
La brume nous attend en pleurant de rire.
Elle cache le décor, voile les lunettes, mais ne touche pas notre entrain.
Un dernier effort, petits pas à pas, grand souffle en courtes paroles, on se motive d'avancer.
Le palier, enfin, nous y voilà. entre deux falaise, le balcon est conquit.
Il ne semble pas, encore brumeux, mais le soleil vaporise le voile.
La vue nous vient d'en bas, l'abri doit être par ici, on avance entre les deux.
Un moment de liesse nous tient, impossible d'y échapper.
Après la grimpe, avec le soleil, la promesse d'un beau pays, la certitude d'une saucisses exceptionnelle,
on s'aventure pour trouver l'abri de nos espérances.
La troupe en file, chante presque, les regards brillent et forment une guirlande de joyeux fadas.
-" LA ! là haut, je le vois, l'abri, " je rêve en grand cri.
Dans la falaise un porche regarde, un raidillon pour y accéder.
Moment courage dont l'apéro sera récompense. Bâtons qui poussent, genoux qui escaladent,
on grimpe comme des pros de la préhistoire.
La maison grange ouverte, on ose s’installer.
la brume fait semblant de vivre encore, nous allons rire maintenant .
Perché sur l'aire royale de la montagne, on se croit aigles d'un jour.
Tranquille, en paix, imprenable, on est libre d'être pleinement vivant.
Une fois dans les lieux, quoi faire ? Se mettre à l'aise, ne pas prendre possession,
mais s'inviter avec bienveillance sans trop bousculer les choses.
On pose les sac, étale les couches en sueur, prépare le bois, regarde alentours,
Marinou remarque une horloge en fils d'araignée. Quand elle ne brillera point on partira au loin.
L'intime nous assemble, un clan, une horde, un foyer.
On est famille, frères, sœurs, femmes et hommes de la grotte.
Les braises se préparent, l'apéro est servit.
nous voila en place, quelques minutes d’installation est l'on est paré pour de bons moments.
Un ou deux messages partent en ville, pour dire qu'on est trop bien.
Maixent explique vaguement la saucisse. une histoire qui vient fraîchement de Corse.
Avec l'accent particulier il nous faut écouter lentement, sans savoir la bête,
mais en étant sûr du sauvage de l'animal mis en boudin.
Elle est couleur sang cuit, longue de 20 cm, et parait t'il d'un goût douteux, d’âpres Marinou.
Puis l'histoire finie, L'Homme s’écarte un moment avec son couteau dans la main.
Il revient, la saucisse piquée en broche, fait un instant de cérémonie devant le feu, et s'agenouille enfin.
Elle commence de se griller.
-" elle est déjà cuite, mais il faut la manger chaude, sa passe mieux ", explique l'Ami Corse.
Un grand moment cette immersion parmi une spécialité de cette île à part.
-" Figatélou, qui s'écrit Figatélu, " nous chante t'il presque le nom de cette saucisse.
la saucisse frémit, Marinou fait le partage, sur une tranche de pain grillé, chacun prend son bout.
Ha oui c'est particulier, est bien bon, épicé relevé, les papilles en gardent le parfum pour un moment.
Un régal, de l'avis de tous. Tellement qu'on se projette un autre dimanche pour en refaire cuire .
J'insiste en photo , sur ce repas, car il n'est pas grand chose,
un paquet de chips, un verre de vin, un sandwich ou salade de patates,
3 cm de saucisse, une tranche de gâteau de Noël (sacré gâteau) , un café sans pouce.
Oui pas grand choses, que du simple, du froid, de l'humide,
le chaud sort de la tasse ou fume devant les pied.
La place est scabreuse, en bord du vide, les chaises trop dure, la table rase motte
Les portes et fenêtres inexistantes, on est dans l'air du temps.
-" On est pas bien ici ! Mieux qu'au resto " songe à haute voix l'ami Michel
-" Ha oui , surtout qu'ils sont tous fermé " conclut Maixent le Corse
Sur ces grandes paroles, on s'écarte pour médité devant Roquefort.
Des retrouvailles qui fond du bien, ressentir le temps, l'air, le vide, l'espace, et la terre simple.
Comme les choses essentielles. Quand on les redécouvre âpres une longue absence,
on réalise à qu'elle point elle nous ont manqué.
Tout à une fin, celle de notre préhistoire continu sous la falaise.
On quitte l'abri, par le raidillon, et longe la falaise.
Un peu de vertige, et on retrouve vite le sentier qui va à Montclara.
Une autre grotte est au programme, un abri visible de très loin.
Chaque foi que je roule vers St Affrique, je vois cet abri sous la falaise.
Il nous faut y aller. comme une chose à faire avant de finir sa vie.
le sentier qui y va doit être par là, on regarde, mais trop vite, et ne devine rien.
on décide de continuer jusqu'à Montclara,
entre temps, sous la ligne électrique des pins de noël ont été coupé.
en libre service.
On visite le hameau, son cimetière, ici repose les arrières grand parent de Luc.
Un près aéré, espacé, avec un sentiment de quiétude.
-" mon Père ne savait pas trop. Quand t'il a fait le tour de la tombe. il l'a fait grand pour être sûr de bien recouvrir"
Nous raconte t'il doucement , la tête penchée.
La rue nous pousse au sommet du village
Je regarde la montagne, les rochers au loin nous verrons passer un jour.
Il est un bloc à voir de près.
Sorti de Montclara on prend la route et Fabienne nous présente la fontaine.
Un monstre de buis protège l'ancienne source.
Elle est bâti comme en corse soit disant.
l'eau arrive de sous le mur, le puisard recueille le sable et impureté.
Et puis avant de rentrer sur Roquefort, on s'attaque au challenge de la grotte.
Elle nous regarde d'un gros œil noir, le défit est lancé.
on monte le prés pour ensuite grimpé la haut
on monte déjà bien, la vue prend le soleil, Montjeau est au loin.
Une grimpe d’essoufflé, raide comme une piste noire,
on cherche un passage entre les genets plein de buissons noirs.
Impossible de savoir si l'on va réussir, au pire il faudra redescendre, sans rouler.
Plein soleil qui efface le triste, on garde l'envie de croire.
Personne ne doute, tant qu'on peu monter on avance.
Après les genets, vient une zone dégagée. Mais encore plus pentu,
C'est limite falaise, il faut passer par les endroits les moins raides,
Puis c'est plus rassurant, on se hisse avec les branches dans la forêt.
Les pisteurs grimpe à droite ou gauche, choisissent les passages possibles,
En contre bas on suit sans grand mal, la grotte est toutes proche.
Elle sera notre réconfort.
aussitôt arrivé, sitôt posé.
la grotte ne va pas loin, l'abri fermé d'un gros mur, propose le repos.
Un sentiment vit ici.
un grand vide d’abord, le sol est dégagé, sobre.
Au cœur de la terre, le goûter, là aussi on s'invite sans posséder.
Brindilles de branches sèches entremêlées, les flammes chassent l'humide.
Face au Nord, l'abri conserve le froid.
Le moment va traîner au moins jusqu’aux braises, pense t'on.
En fait on attendra les cendres, les gâteaux et chocolat sont sans fin.
Le reste de café suffit, la fierté nous grandit au delà des fatigues.
On boit un temps de confort gagné unique, et bien sûr convoité par aucune personne de raisonnable.
Nous sommes dans la déraison inutile.
L'état de folie qui renforce l’âme bien plus que toute pensées censées.
notre nid se chauffe, il faudrait partir...
Les cendres finissent, on range en une minute, et s'en va.
Unanime, on ne veut pas redescendre par le passage monté.
Alors on tente la suite en longeant la falaise
Marinou trouve une zone dégagée, possible.
C'est pentu évidemment, mais semble t'il les mottes font des marches.
Les genoux pâtissent, on traverse un bois de pins en terrasses.
Et en fait on retrouve le chemin de Roquefort.
ouff, l'aventure se calme.
Pour rejoindre les voitures, on boucle par le ruisseau.
Le Soulzon se remonte facile, en suivant les marque jaunes.
une passerelle, et on va vers le menhir.
Il est là, mais de l'autre coté. Houps.
Solution à Maixent, d'un pas de biche, il sautille pour aller plus vite que l'eau dans les chaussures.
C'est un truc de gosse qui marche bien.
A condition d'être jeune et rapide.
En fin, la grimpe d'arrivée, celle qui demande au jambes si elles en ont assez.
On sent bien qu'elles cris , assez, assez, stop, fini.....
Mais on grimpe quand même, on les laisse dire,sans trop les plaindre,
sachant que dans un ou deux jours elle se vengeront.
en haut de la monté, on pause pour voir les falaises de notre rando sourire au soleil couchant.
On traverse Roquefort , comptant chaque marche avec une peine, limaçon que l'on est devenu,
incapable de foncer.
Et là en face se devine un autre abri, deux trous en falaise..
Une autre rando en perspective.
Je suis content l'aventure reprendra au prochain épisode.
C'est un bon jour, une belle randonnée improvisée.
La saucisse à marquée nos souvenir d'un accent qui ralenti la vie jusqu’à l’essentiel.
Contre les voitures nos au revoir traînent et prennent du retard.
Pas facile de quitter une vie d'aventure, pour rentrer dans le quotidien.
Reste l'amitié, comme un lien qui nous tient proche malgré l'espace et le temps.
On rentre lentement,
que viennent les grands dimanches
comme celui là , qui nous rassemble ,
venant du sud au nord, ami s , unes et uns
pour papoter tranquille de pas à pas.
à bientôt vous tous.
bizs
Lolo
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Commentaires
Encore une belle randonnée !!! Et bravo Lolo pour la description des chênes sorcières !!! Bisous à tous !!!