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Du Vissou à la chapelle , un parcours dans les genets scorpions.
Coucou rou
Le 10 octobre 2020,
9 h 30, notre rue s'anime.
François nous vient,
Marie se gare .
-"Tu es ..... François, moi c'est Lolo. "j’interpelle son regard nouveau.
Pascal propose d’être notre taxi,
Je nous crois au complet.
-"Holà nous voila" s'ajoute Françoise et Bruno,
le groupe des 7 d’Aveyron s'improvise.
Sourires, questions, promesses, et théories éclairent nos visages.
J'explique pour le nouveau ,3 détails, 2 principes, 1 seule loi , et l'on part ,
On ne sait pas qui vient, d'où ils arrivent, et si, ils resteront,
en principe les gens sont autonomes et sans horaire de retour,
et tous on se retrouve pour être contents ensemble.
Une menace de pluie sur Millau ,
et nous voilà sur la route du sud...
je pose la carte , après bien des hésitations ...
Les sentiers sur la bute au nord-Est de Cabrière, ne sont plus très empruntés,
et notre rando s'est transformé en parcours sauvage dans les genets scorpions.
Je ne recommande pas cette tace...
11 Heures, le mistral nous pousse alerte sur la piste du Vissou.
10 Héraultais nous accueillent comme les familles d'un port
embrassent leurs marins au long cours.
On sent le soleil , voit la chaleur , entend la fougue des cœurs de la méditerranée.
-" Les derniers, ne vont pas tarder, on s'avance ils nous retrouveront bien " je théorise pour se mettre à l'abri du vent.
Le groupe, chante presque en petit tas , chacun se présente, regarde et s'éclaire.
Je laisse François, qui découvre l'ambiance, papote avec les plus jeunes d'histoire de se perdre.
Le temps est retrouvailles heureuses, curieuses, et taquines gentilles.
On s'embarque ensemble pour une aventure qui va plaire et laisser des traces,
On le sait , se sera dur pour nombre de nous, et les autres aideront au mieux.
500 m de piste , et voilà Lolo qui devine un sentier en fermeture.
-" je regrette mais c'est par là, si si , on va rejoindre le PR de la crête" Je rigole à Amandine.
Les 17 sont tous en rires, sans doute jaune, personne ne pensait commencer si vite les griffures.
Et puis je devient prophète du jour...
Le pays s'ouvre au dessus des chênes verts, peu connaissent ces coins..
On rigole du pic St Loup , que l'on reconnaît bien.
Le Liausson présente le cirque de Mourez, et je devine la suite de la rando sans rien dire.
Première grimpe, la file s'étire, les bâtons jouent les marches,
les têtes pensent, pas à pas, le souffle ne parle plus, et moi je pause.
-" Retournez vous, stop, on prend le temps tout autour"
On approche du haut, Marie découvre le côté Mer . Devant la butte qui nous attend.
-" J'espère qu'elle ne sera pas trop sauvage, en théorie il y a des sentiers" , je rêve.
Pour le moment c'est plaisir de voir loin,
bonheur d'aller plus haut, heureux d'emmener le groupe vers une terre inconnue de beaucoup.
La piste est reprise , juste pour l'arrivée au sommet,
Je devine la pluie sur le Caroux, la vue nous souffle.
Le mistral bourdonne en rafales, les belles ont les cheveux en libertés.
Ce jour va raisonner longtemps dans nos têtes,
Le Vissou nous reçoit avec bien d'autre randonneurs,
la foule des beaux jours est là, on cherche une table d'orientation libre.
Bernard cherche une source miraculeuse , proche de Cabrière.
Je regarde la mer, long reflet brillant sur l'horizon.
j'aime ce sommet facile qui donne tellement, du pays qui le porte.
Le Canigou touche les nuages du Sud-Ouest,
le volcan d'Agde pointe ses antennes,
le Mont St Clair étire son dos,
la Séranne pointe le St Baudilhe
le Pic St Loup montre la voie du Ventou.
-" Alleeeeeez hé, on continu par le crête Ouest, direction le Vissounel. Trouvons un coin sans vent pour manger!" je propose.
C'est dans le calme intérieur que chacun descend.
Le tumulte de l'air prend toutes les paroles,
Pas facile de rester droit, les photos sont comme un pari d'équilibre.
Marie capte une image de chemin ,
Bruno revoit une grotte,
Pascal compte et recompte ses grands pieds,
Et nous suivons avec d'autres une petite jeune fille qui désescalade le sentier.
Elle avance en découverte, papotant aux les cailloux,
avec ses courtes jambes, les mains évitent les chutes.
Elle me rappelle mon fils Mickaël, randonneur à 4 ans dans les Pyrénées.
Chacun de ses pas est une victoire sur le précédent.
Ils avancent comme s'ils joueraient au ballon, ces jeunes marcheur.
je me sent l’arbitre de la rencontre, celui qui suit le rythme de la partie sans intervenir,
sauf en cas de coup dur.
Au Déco, le coin de décollage des parapentes, on pose séants.
Les 17 sur les gradins , on assiste au spectacle dînatoire .
Bernard rattrape nos pensés à Michel absent de vin rouge.
Un pock de bouchon languedocien pétille aux oreilles de certain.
Les biens tournent et circulent jusqu'à la disparition...
Le vent passe plus haut, on regarde en paix , savoure tranquille.
les gâteaux sortent des boites plastiques.
Nos grand chef , et cheffe pâtissier, ère, on fait des délices.
Une méditation s'impose, en nombre on ferme nos yeux à l'image du pays.
Vient l'écoute du vent, le bruit des moteurs fous,
s'installe la chaleur de la lumière, et le calme du corps,
s'envole le mental qui tourne sans rien induire,
L’immobile prend racines, l'équilibre ne doute plus , il est stable.
L'instant passe si bien qu'il ne laisse aucune marque,
je perd le futur comme on arrête sa voiture, un tour de clé et c'est la paix.
Le regard s'ouvre enfin, et je vois l'image rentrer avec douceur dans mes yeux .
La marche reprend, après une courte sieste, le sentier reste ouvert sur la suite de l'aventure.
Une source Miraculeuse, capricieuse est à l'origine du petit plateau de droite.
L'Estabel ..http://www.cabrieres-en-languedoc.com/fr/les-cretes-du-vissou/les-mysteres-de-lestabel
L'eau viendrait des profondeur d'au delà de la mer.
Je regarde , la colline qui nous attend avec quelques appréhensions
Pour le moment on suit le sentier découvertes, de jolis panneaux nous raconte l'histoire du Pic.
Pas facile d'imaginer le pli couché des roches. Où les couches anciennes recouvrent les plus ressentes.
Pour en savoir plus sur Cabrière: https://www.destination-salagou.fr/wp-content/uploads/sites/2/2020/03/Livret_Cabrieres.pdf
On laisse les sommets contre le ciel, et je théorise la suite de la rando.
L'inconnu va commencer, encore sur la piste le groupe est tranquille, insouciant.
Mais je devine chez certaine comme une inquiétude.
A fin de préparer les plus confiants, je pointe le petit sommet qui se voit sur la crête.
Des sentiers sont indiqués sur certaines cartes, on en trouve le début.
Tout va bien, et puis, faut croire que les chasseurs n'y viennent plus.
Les scorpions reprennent leurs droits. Hé là sa gratte vraiment.
Je file en premier, les 5 derniers s'échappent. Les épines à mi cuisses la tête veut rebrousser chemin.
Mais chacun garde la bonne humeur, On cherche les perdus, sans résultat, et sans trop bouger, sa pique!
Les minutes passes bien, tant qu'on reste sur place.
Et puis des voix marchent bien au dessus de nous...
-"Ils doivent être plus haut sur un autre sentier, continuons de grimper" je rassure.
En montant effectivement ils nous retrouvent dans les épines.
La grimpe reprend, le sentier se perd , ou plutôt Je le perd, et tout shoot en zig zag on se griffe un max.
Je promet un mieux sur la crête , jusqu’à dire qu'une piste nous attend...., en fait elle n'est jamais venue!
C'est la partie bartas à la lolo, on ne sait pas vraiment si elle est obligée , nécessaire, ou totalement fortuite.
Mais simplement ce temps de gratte, passe lentement sourires aux dents serrées, en prenant soin de chacun.
C'est sportif la marche entre les buissons, rien à voir avec la promenade des sentiers ouverts.
Le vent s'affole, les cheveux brouillent les yeux, et deux d'entre nous regrette d’être en short.
Des pisteurs écartent les genets agressifs, et chacun choisit sa voie.
Une dernière prend son rythme pour éviter au mieux les agressions, je l'appel de loin,
Son visage se noie dans le vert , elle agite en l'air ses bâtons, en guise de sourire ...
à la crête, pas de piste, juste un traçou de sentier mal ouvert.
Le groupe pause, et moi je cherche, GPS en main il faut se rendre à l'évidence , c'est un coin sauvage.
Motivé un petit nombre de nous atteint le rocher. Un vent de dingue nous chasse de là .
dommage la vue est sympa. Mais le coin rikiki.
Hé puis c'est la crête inquiétante. C'est le temps où l'on doit se rapprocher des voitures .
Facile de s'orienter, elles sont derrière le pic de Vissou , à notre gauche plein Nord, et l'on va vers l'Est, droit devant.
Pas facile d'expliquer cela, le groupe avance donc dans un doute.
Le sentier semble assez tracé j'en suis rassuré, plus d'épines et de la vue.
Le Vissou ne se rapproche pas, les km s'étirent entre les buissons. la troupe attend le retour, l'imagine assez proche.
Le soleil est encore bien haut, mais on sait qu'il chute vite en cette saison.
Au sauvage on est, des pins vert tendre dansent des bras, dans le vent.
Ils sont là clairsemés, la lumières entre les doigts, un peu comme nous , égaré de notre monde.
Voici la vue qui fait réfléchir. Lolo sait il vraiment où est le retour ?
Je pointe une chapelle sur la colline, devant haut loin...et toujours plein Est.
Il semble que le plus direct soit à gauche, pour rentrer.
Je négocie d'avancer un peu , la colline suivante pour faire un point.
un descente-monte nous attend, chemin qui coupe droit la campagne.
Les signes de fatigues alourdissent les sacs, la marche devient épreuve.
A la crête, le moral se remet à plat, et la chapelle ne semble plus si loin.
Certains commencent de souffrir, mais ils suivent tranquilles.
Le groupe se rapproche, la rando devient périple au long cours.
C'est particulier de vivre ainsi, durant une simple journée, comme si l'on était parti depuis des lustres...
Une superbe Capitelle, et on arrive enfin à la chapelle.
De là je promet un chemin facile pour le retour. Reste 4 km ou presque pour finir...
on visite vite fait , en admiration des travaux de restauration, et je m'inquiète!
Pas de chemin, ni de sentier qui descende.
Je devine une trace de chasseurs qui semble aller où il faut....
On s'engage, passe deux buissons, et suit l'ouverture des hommes armés dans le maquis.
Heureusement qu'ils chassent par ici, ils ont l'art d'ouvrir de grands sentiers.
On arrive en zone plus dégagée, un bâti interpelle, sans doute une structure pour charger ou trier de la baryte.
Des traces d’exploitations sont par là .
-"Enfin je peu vous dire que l'on retourne aux voitures, on se dirige au nord" j’annonce la route proche.
Le Vissou droit devant , la route , et ....la piste du retour sur la colline de droite.
Reste encore une épreuve, rejoindre cette piste, par un sentier hypothétique.
Mal aux pieds, douleurs, une de nous souffre de plus en plus .
-"je pense atteindre la piste, après je ne promet rien" courageusement souffle t'elle.
S'organise le sauvetage, les plus jeunes , en trail partent en avant chercher une voiture.
Ils sont trop fortiche, ces jeunes cœurs, on commence la pente qu'ils la finissent.
Je photo le passage, pour se rappeler nos périples.
La piste n'est plus très loin je promet sans cesse.
le soleil est tombé, presque 18 h , et reste une heure de marche peu être.
La piste est là . le groupe se retrouve proche, finie la barrière de buissons.
Le soleil nous fait un clin d’œil Vissou.
La voiture secours arrive, les km de piste vont nous reposer l'âme.
Le corps lui souffre encore un peu , mais il sait que la paix l'accompagne.
Le sentiment d'être tranquille, de ne rien craindre de plus nous porte aux voitures.
Une journée grandement menée, ou le mot randonnée donne toutes ses dimensions.
Un jour de groupe fantastique, qui suit l'aventure avec panache et courage.
Et surtout un dimanche de sérénité dans l'épreuve, d'échange et d'entraide.
C'est grâce à vous tous que je peu vivre des moments pareils.
Ils fond du bien , beaucoup de bien, au delà de ma raison.
Je me souviens des mots d'au revoir de François,
-"j'aurai jamais osez faire une telle marche seul avec ma dame"...
à bientôt
bizs
Lolo
« De St Jean de la Blaquière aux deux vierges, sans oubier le diable rouge.De St Michel d'Alajou au Roc Midigou. »
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Commentaires
2MarieVendredi 16 Octobre 2020 à 15:30Très belle journée. Du vent , du bartas et soleil. En THEORIE on garde de
bons souvenirs quand on randonne avec lolo. Bravo continue à mener la troupe par monts et vallées. C'est super.
A bientôt. Bises
Marie Cidalia
1Marie LaureVendredi 16 Octobre 2020 à 13:16Bravo pour ta plume, Lolo, magnifique.
En tout cas de mon côté, je garde un très bon souvenir de cette escapade
et vraiment je n'ai pas eu l'impression que c'était si dur.
Tu as vraiment du t'inquiéter par moments mais ça ne s'est pas du tout senti.
Un vrai guide, un vrai meneur de troupes.
Bises et à très bientôt
Mlaure
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Merci pour ce magnifique compte rendu! Tout y est, et malgré les piquants, je me suis régalée, et même, je reviendrai!
Bravo pour ton énergie et ton optimisme!Alors à bientôt, des bises à toutes et à tous
Vero