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Le grand Méjean vers Florac.
coucou rou,
Réveil bien tôt, les quatre papotent dés 8 h 30.
Brigitte, veut marcher loin, longtemps, pour se dire au revoir lentement.
Ce dimanche, commence les randos de fin de saison.
D'habitude, il y en a qu'une. Celle du brevet du Bartas, annulée cette année.
Alors on s'en donne deux pour la saison.
Une sur le Méjean, l'autre dans l'Aigoual.
Je trace une idée qui va marcher sur le causse, pour atteindre ses limites Est,
et revenir par des vallons tranquilles.
J'aime assez ce programme, traverser le grand libre, arpenter le vertige.
Le matin, la tête sans option, j'avance au strict nécessaire.
La mémoire doit ronfler dans son coin, l'initiative ne s'allume plus,
la prévision n'affiche que des parasites, l'envie se lamente, le plaisir est enterré,
et moi je sais. Juste je sais que la lumière est toujours là.
Les yeux voient, une fois ouverts, le souffle entre et me gonfle,
le cœur s’agite régulier, mes paroles écoutent plus qu'elles ne demandent.
Deux amis parlent des autres, ceux qui ne viendront pas,
Brigitte offre le poulet du soir, le bonheur s'invente à quatre parts.
-"J'ai la glacière, pour se soir, quiche, chips, poulet, yaourt", savoure t'elle.
le covoit' s'improvise seul, on démarre sans savoir où passer.
Florac, on y va comment? par le Causse, le Tarn la Jonte, on verra.
Départ du dolmen de la Valbelle, une ferme sur la D16 avant la descente de Florac.
plus de 18 km pour 300 m de dénivelé.
10 h 30, le vent commence de sécher la dernière pluie.
On sort de l'habitacle, comme d'une cellule.
Clic la ceinture, cloc la porte, et wouha la tête.
De l'herbe au ciel, tout est libre.
Une clède ouverte, on pâture les chaussures trempes .
L'espace fait le tour des landes, en micro planètes on cherche notre place.
on va graviter droit devant, au loin de chez nous.
-"Là, regardez, le comportement de la Piéride de l'aubépine,
comme des demoiselles de gaze légère, les Gazés jouent les timides âpres la pluie".
Juin c'est la pleine saison pour les bals de ce papillon.
Ils aiment se retrouver ensemble.
Le jour sera riche, précieux, j'en vois les reflets de partout.
Les herbes font les folles, le vent brille les graines, il vient du nord, on regarde au sud.
le ciel libère les cumulus, Pascal vitesse deux bâtons suit Brigitte.
Avec Michel, on avance en arrière. Plusieurs pauses nous voit se découcher.
Les bras se dénudent, les sacs se remplisse de laine.
Il fait bon , soleil de 1000 m, herbe fraîche.
Trop vite on laisse les dolines, il est sans doute des trous à découvrir.
Les quatre premiers km sont du vagabondage bonheur.
Nos enfants se réveillent, ils prennent notre place dans la prairie,
comme une jouvence de l'Abbé on reprend force et insouciance.
Et puis c'est le Causse qui s’arrête. Net, plat, face aux Cévennes.
C'est comme un livre qui change de page.
La vallée fait charnière, entre les dessins du causse et les histoires de montagne.
J'imagine une marche, jusqu'au loin pour finir la veille d'une autre.
ce doit être cela vivre au jour le jour.
Trois champi, vieillissent, la piste tire libre, je rêve des montagnes.
km 6, commence le sentier de versant. on le devine au dessus de nos têtes.
Un long parcours dans la pente.
La trace est ancienne, les fleurs n'en ont pas peur.
je me rapproche du sol , ralentit,
La raiponce bleu me surprend, campanule charme Michel, et marguerite étonne Brigitte.
Je joue le scripte qui enregistre en image.
le versant ne choisit pas , entre causse et montagne, il est les deux.
Les fayards se dressent, le Lys Martagon pointe les boutons, une turquoise s'envole après la raiponce.
On avance dans la magie, même si les buissons nous prenne pour des torchons.
Le sentier est envahi de vert, une bonne coupe serait bienvenue.
Après la pluie de la nuit, on essuie les gouttes. On interverti le premier, de temps en temps.
-" Lolo avec le bâton secoues les branches du haut, j'ai la tête qui mouille", s'ébroue Pascal.
un clair entre les buis, le coin repas est noté à 19
Les ventres chantent à boire l’apéro.
Sur la table de pierre 4 places en ligne, on se paye le festin.
Ce n'est pas la foule des grands jours,
mais on pense bien à vous, qui venait quand bon vous pouvez.
Le resto de nos cœurs marchants, trouve là une étape joyeuse.
Pascal donne les mimi clafoutis, Michel le rouge saucisse,
Brigitte la quiche, et Lolo cacahouette le musca.
On essaie de mettre un ordre dans tout cela.
-"Pour la méditation, lolo, prend ton temps, il nous faut une longue sieste", j'entends avec le café.
je les laisse, dans l'herbe, ronfler si peu qu'ils ne pense pas dormir.
Les Cévennes bercent les gens en silence, tout est dans le tempo de la terre.
Petit, posé contre le vertige, je tache sans dire face au pays. Pour sentir ma place,
j'inspire son odeur, regarde sans voir, son air frisonne mes bras nus, mon cœur trouve le repos,
Une paix est là, profonde, éternelle, immuable, qui ne demande rien, muette elle s'exprime
sur le visage des collines en souriant aux vallées. Les rires de l'eau remontent le versant.
J'écoute le temps qui vit, de la mouche aux oiseaux, celui qui chatouille, de la fourmis au cheveux.
Je deviens un tendre occupant des lieux. Comme la pierre je laisse passer les vivants, l'air et les eaux sur moi.
Les paupières se lèvent, le regard est comme aspiré dans le paysage, les yeux sont des jumelles qui s'émerveillent des détails.
Sans crainte ou réflexion, ma tête regarde enfin en paix.
Les asters finissent de parader, ils vont grainer tranquilles, leur petales pleurent , la tige se courbe.
On reprend la marche doucement, une grande sauge fait la belle, je photo la star.
Bonheur de sentier, même si l'on se trempe contre les buis, ce versant nous emporte
dans les airs.
-"et on va grimper un moment", s’inquiète l'ami.
-"Wouhai, mais oui, mais non. Cela dépend ", je théorise mon ignorance.
km 8 nous voici sur le surplomb de Rochefort.
Le point d'arrivée de la via ferrata. Au dessus de Florac on plane les yeux un moment.
Notre surprise est grande, autant le vertige bien réel,
Là , on se divise, Pascal remonte sur le GR, nous trois on poursuit par le versant.
Rendez vous aux antennes.
encore quelques km de versant mouillé, pour profiter de la vue des Cévennes.
Je photo en pose plaisir. La balade charme le paisible, aller plus vite ailleurs serait une blessure.
Facile le bonheur, on est dans l'intime des falaises.
la grimpe arrive en fin. Par une sente raide, on a du se tromper de sentier.
Pas grave, on rejoint le causse aux antennes.
Dernière partie de la journée, reprendre la marche libre.
On va faire un tour des vallons.
on regarde le dolmen du col de la pierre plate, et puis c'est, comment dire, tranquille, cool, facile,
et bien beau.
Ondule le temps en touche d'argent. on devient rêveur, je m'invente peintre.
Au loin l'espace Méjean, au proche le vent,
il couche les anges de nos pieds jusqu'aux près.
Rit la terre en blonde platine,
sourit l'ami qui aime cette vie.
voici le travers de Rouveret, un bon vallon, ou l'on va jouer aux dormeurs du val.
Proche d'un pin, yeux éteints, le dos à terre,
un coup de rouge, immobile, on sieste.
Les nuages sont passés, la lumière argente les monts, reposé on avance dans les couleurs de rêves.
J’annonce 4 km à faire, il n'en reste que 2.5 .
Qu'importe, les cuisses sont chaudes, reposées, et le pays en paix.
Aucun risque de courir au loin. Même si rode le loup comme dit les panneaux.
on quitte le vallon, grimpe une butte, toujours dans l'espace du Causse,
on se dit libre de voir sans aller, facile d'aller ou l'on regarde.
Dernière pose photo du Causse, Pascal cherche la voiture, parle du poulet qui donne faim.
Devant le Gargo se souvient de nous,
on réfléchit à la fin, où manger se soir.
Un peu de route, et on tente au Roc des Ourtoux.
Le cuisto, nous reçoit sympathiquement.
il nous offre sa table, grande abritée,
On est comme ami e s de st rome,
le repas du soir s'organise simplement.
Il va durer, passer lentement, comme un bon café .
Les secondes perlent comme des minutes de joies
la saucisse semble sans fin, bières et vin accompagnent les rires,
les quatre sont rouge soleil , des joues aux mollets pour certain.
on rentre facile , en presque nuit,
devine la prochaine et dernière rando de la saison.
rendez vous à Dourbies, pour une marche au fil des eaux.
à bientôt bizs Lolo.
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Commentaires
Rando qui me plairait bien et compte rendu au top Lolo....
Une belle journée que vous avez passée....
Heureux randonneurs du Sud, je vous transmets toutes mes amitiés...
Faustine.